Lauréats de la recherche 2019

.Lauréats de la recherche 2019

Cette année la FFRE a attribué 4 crédits de recherche, retrouvez ci-dessous les projets de nos lauréats.

APPEL À PROJET SOIGNER L’ÉPILEPSIE

Adeline DEGREMONT, EA REPERES 7449, Université de Rennes

82 500 €

Description et analyse des parcours de soins pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie

En quoi consiste le projet pour lequel vous avez obtenu le financement de la FFRE ?

L’épilepsie est une pathologie complexe qui nécessite l’intervention de spécialistes et une coordination efficace entre les différents acteurs de santé impliqués dans la prise en charge du patient. Malheureusement, entre ce qui est recommandé et la réalité de terrain, il existe un écart considérable et à ce jour nous ne disposons d’aucune don- née chiffrée, en dehors du rapport CNAM-TS effectué à la demande de la Task Force Épilepsie – pilotée par la FFRE – en 2016 et 2017 (publication de la CNAMTS « charges et produits 2018 »). L’équipe EA 7449 REPERES, basée à Rennes, a pour projet d’étudier les trajectoires de soins des patients épileptiques en France à partir du Système National des Données de Santé. Cette base de données anonymisée contient l’ensemble des données de soins ambulatoires remboursés ainsi que les données de soins à l’hôpital. L’analyse de ces données permettra de reconstruire le (ou les) parcours de soins depuis l’initiation d’un traitement antiépileptique parmi l’ensemble des patients en France.

Quels sont les impacts concrets du projet pour la vie quotidienne des patients et/ou la prise en charge de l’épilepsie et dans quel délai ?

Les résultats de cette étude devraient aider les sociétés scientifiques à faire des propositions étayées aux autorités de santé dans le but d’améliorer l’organisation des soins dans l’épilepsie en France. Connaître l’organisation actuelle du système de soins dans la prise en charge de l’épilepsie est indispensable pour proposer un programme de soins national. Celui-ci ayant pour but d’assurer l’égalité territoriale, de minimiser les ruptures dans la chaîne des soins, de réduire les comorbidités, la mortalité et les conséquences sociales de l’épilepsie. Cela pourrait également réduire le nombre de prises en charge inappropriées (diagnostics par défaut ou par excès).

 

APPEL À PROJET COMPRENDRE L’ÉPILEPSIE

Sabine LÉVI, INSERM U1270, Institut du Fer à Moulin Paris

75 000 €

Cibler la signalisation WNK pour traiter l’épilepsie

La crise d’épilepsie est le reflet d’une activité synchrone et excessive d’un groupe de neurones, résultant souvent d’une perturbation de l’inhibition, ce mécanisme qui agit comme un frein sur l’activité du système nerveux l’empêchant de s’emballer. Trouver de nouveaux mécanismes de contrôle de l’inhibition est essentiel pour limiter l’occurrence et/ou la gravité des crises sachant qu’environ un tiers des personnes atteintes d’épilepsie sont résistantes aux médicaments antiépileptiques.

En quoi consiste le projet pour lequel vous avez obtenu le financement de la FFRE ?

Nous avons récemment mis en lumière le rôle d’une nouvelle voie de signalisation dans le contrôle de l’inhibition. La voie de l’enzyme WNK (With No lysine Kinase) agit en chef d’orchestre régulant de manière concomitante plusieurs molécules clés de l’inhibition. De plus, nous avons montré que cette voie est anormalement activée dans le cerveau épileptique. Notre projet vise à élucider les mécanismes sous- jacents à la voie WNK dans l’épilepsie et à déterminer si le fait d’interférer avec cette voie a des effets bénéfiques pour l’épilepsie.

Quels sont les impacts concrets du projet pour la vie quotidienne des patients et/ou la prise en charge de l’épilepsie et dans quel délai ?

Si nous pouvons montrer que le blocage de cette voie limite les activités épileptiques dans des modelés animaux d’épilepsie ou dans du tissu humain épileptique, et sachant que le répresseur de WNK, WNK463, est d’ores et déjà disponible pour une administration orale, cela laisse penser que les conclusions de cette étude pourraient rapidement aboutir à des tests chez l’homme.

 

PRIX VALÉRIE CHAMAILLARD (sous l’égide de la Fondation de France)

Coralie DI SCALA, Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Inmed), Marseille

30 000 €

Contribution de la membrane plasmique dans l’émergence de l’épilepsie

En quoi consiste le projet pour lequel vous avez obtenu le financement de la FFRE ?

Dans les épilepsies, les concentrations en ions chlorure dans les neurones sont modifiées ce qui modifie l’activité inhibitrice du cerveau. De fait l’emballement de l’activité de ces neurones ne peut être correctement contrôlé ce qui génère des activités épileptiques. Le manque de connaissances sur les mécanismes régulant les concentrations en chlore retarde la mise en place d’une stratégie thérapeutique pertinente ciblant les aspects inhibiteurs du cerveau en vue de traiter ces pathologies. Nous pensons que les molécules régulant les concentrations en chlore interagissent avec les constituants de la membrane des cellules. En ce sens, nous avons identifié un lipide de la membrane, le GM1, comme un acteur majeur de cette régulation. Notre projet vise à évaluer la contribution de ce lipide sur les mécanismes précoces du dérèglement de l’activité neuronale sur une forme d’épilepsie infantile.

Quels sont les impacts concrets du projet pour la vie quotidienne des patients et/ou la prise en charge de l’épilepsie et dans quel délai ?

Nos travaux visent à mieux comprendre comment le co-transporteur KCC2 fonctionne et est modulé par son environnement et notamment la membrane plasmique. Ce pro- jet de recherche fondamentale est donc très en amont d’une application clinique et nécessitera plusieurs années de travail avant d’impacter positivement la qualité de vie des patients. Néanmoins, ce projet permettra d’identifier de nouvelles molécules ciblant de manière spécifique et efficace le co-transporteur KCC2. Les répercussions potentielles sont donc conséquentes puisque notre projet pourrait contribuer au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.

 

PRIX PAYS ÉMERGENTS

Thuy Minh Thu NGUYEN, Hôpital NHI DONG 2 Ho Chi Minh Ville, Vietnam

10 000 €

Faisabilité, efficacité et tolérance du régime cétogène chez les enfants atteints d’épilepsie pharmacorésistante au sud du Vietnam

En quoi consiste le projet pour lequel vous avez obtenu le financement de la FFRE ?

Au Vietnam, l’épilepsie est la deuxième maladie neurologique la plus répandue et près d’un tiers des patients souffrent d’une épilepsie pharmaco-résistante. Le régime cétogène s’est avéré être un traitement efficace pour certaines épilepsies pharmaco-résistantes, mais la plupart des études ont été conduites dans des pays développés. Par conséquent, nous voulons commencer une étude sur la faisabilité, l’efficacité et la tolérance du régime cétogène chez les enfants atteints d’épilepsie pharmaco-résistante vivant dans un pays aux ressources limitées, comme le Vietnam. Les participants à l’étude auront une consultation diététique pré-cétogène et quatre consultations de suivi tous les trois mois une fois le régime mis en place. Le prix de la FFRE va permettre de financer les examens neuro- logiques et nutritionnels, des documents sur le régime cétogène distribués gratuitement aux patients.

Quels sont les impacts concrets du projet pour la vie quotidienne des patients et/ ou la prise en charge de l’épilepsie et dans quel délai ?

Le projet tente d’introduire une thérapie alternative de l’épilepsie dans un pays où elle est très peu utilisée. Outre l’importance d’introduire une nouvelle thérapie à faible coût, le projet permettra de développer un régime basé sur les habitudes alimentaires de ce pays. Cela permettra de disposer de formulations diététiques alternatives à celles typiques de l’Europe et sera également utile aux patients d’origine asiatique qui doivent introduire le régime en Europe.

Partager pour informer